Accueil > Escapades > Séjour à Portneuf à la rencontre des baleines du Saint-Laurent > Arrivée à Portneuf et découverte du Mériscope
Arrivée à Portneuf et découverte du Mériscope

Le 8 octobre 2007,

Levée à 5h du matin, je pars sans bruit de la maison, laissant Michaël à ses songes afin d’entamer, seule, ce long voyage qui me conduira auprès de mes grands cétacés du Saint-Laurent.

Trainant ma valise à roulettes derrières moi, j’erre dans les rues du quartier en quête d’un taxi qui ne tarde pas à apparaître. Je saute à l’intérieur évitant de justesse les premières gouttes de pluie qui viennent s’écraser sur le pare-brise de la voiture. Le conducteur d’origine nord-africaine me fait la conversation durant les 10 minutes qui nous séparent de la station de bus. Il ne tarie pas d’éloges sur la région que je vais visiter durant ces 15 prochains jours, c’est plutôt encourageant !

Arrivée à 5h15 à la gare routière, j’ai un bon moment à poireauter avant le départ du bus à 6h. Plusieurs autres passagers attendent, l’œil hagard, sur des bancs de fortune. Michaël m’appelle sur mon portable pour savoir si je suis bien arrivée à la gare. Je l’ai réveillé en partant malgré toutes mes précautions. Le bus arrive et nous montons tous dedans en silence, tels des zombies articulés. Il est définitivement trop tôt pour tout le monde. Confortablement installée sur mon siège, j’en profite pour continuer ma nuit trop rapidement écourtée.

Nous arrivons dans la ville de Québec vers 8h45 ; il faut changer de bus afin de continuer vers Tadoussac sur la côté Nord. Un bon café et un sandwich dans le ventre me redonnent l’énergie nécessaire pour la suite du voyage. Je grimpe dans le second bus qui part pour 5 heures de route. Le temps s’est amélioré depuis ce matin et j’ai la chance de traverser des paysages sublimes de l’été indien. Dommage que je ne puisse pas m’arrêter un peu pour immortaliser ces couleurs chatoyantes.

Perdue dans mes pensées, le voyage passe plutôt vite et nous rejoignons, vers 14h, le bac qui permet de traverser le fjord de Saguenay. J’essaie d’apercevoir des belugas ou des rorquals du ferry mais l’étendue d’eau reste plane. Je remonte donc dans le bus afin d’entamer la dernière portion de voyage jusqu’à Portneuf-sur-Mer. Arrivée à destination, nous sommes deux filles à descendre à l’arrêt de ce petit village isolé, une Suisse-Allemande, Christa et moi-même. Nous sommes accueillies par une autre jeune fille d’origine suisse-allemande également, Ilonka, un membre de l’association du Mériscope, qui parle aussi bien français qu’allemand. Ouf… Mon allemand est trop loin pour moi, je ne comprends rien à ce qu’elles se racontent.

Après avoir récupéré nos bagages du bus, nous montons dans sa voiture, surnommée la ketchup-mobile en raison de sa couleur et elle nous emmène jusqu’au campement du Mériscope situé en pleine forêt en haut d’une falaise, éloignée de toute habitation. Je tombe immédiatement sous le charme de ce petit coin de nature… La vue surtout y est incroyable. Nous surplombons le fleuve Saint-Laurent ainsi qu’une petite plage de sable fin. Nous nous trouvons au bout d’une presqu’île et avons une vue formidable sur le village et le Saint-Laurent, tellement large à cet endroit qu’on se croirait en ord de mer. L’endroit est idéal pour observer les mammifères marins, c’est certain ! Un périscope est même à notre disposition toute la journée pour mieux apercevoir les baleines.

Nous faisons la connaissance du reste de l’équipe : Dany, le chef de l’association et le biologiste du groupe, Denis un vieux trappeur québécois à l’aspect bourru mais au cœur tendre, Aline une jeune Allemande bénévole et une stagiaire allemande également. Du coup, l’équipage fait la traduction allemand-français sans arrêt… Aline nous fait visiter le camp qui se compose d’un coin où plusieurs roulottes sont postées (c’est ici que nous dormirons), d’une grande tente dans laquelle se dressent des tables, un poêle à chauffer, une gazinière, un frigidaire et des placards pour ranger vaisselle et nourriture. Un peu plus loin, nous trouvons les toilettes sèches (appelé le château), une simple cabane avec un trou dans le sol et une douche avec de l’eau chaude (alléluia !). Le camp, bien que rudimentaire, est vraiment très fonctionnel et il n’y manque rien d’essentiel. On nous met juste en garde de ne pas laisser de nourriture dehors, les écureuils et les petits-suisses (petits écureuils rayés) en raffolent.

Nous sommes accueillis avec un grand apéritif composé de jus d’orange, de toasts au pâté, de fromage sur lequel je me précipite, n’ayant pas déjeuné ce midi. Tout le monde a l’air très gentil, je sens que je vais me plaire ici ! Et l’endroit si calme… Eloignés de la route, nous nous n’entendons que le bruit du vent dans les feuilles et des vagues sur le sable. Ca change de Montréal ! Je quitte mes convives pour aller prendre une douche, j’en ai bien besoin après ce long trajet en bus. Le moment de se déshabiller reste difficile, la douche n’étant qu’une simple cabane non chauffée. La température a nettement chuté aujourd’hui et avoisine les 8 ou 9°C… Mais la chaleur de l’eau procure un bien être sans nom !

Je pars ensuite dans la roulotte me réchauffer dans le duvet. Je partage le camping car avec Aline qui me rejoint peu après. Nous passons plus d’une heure à discuter de voyages et de baleines, échangeant nos expériences. Elle vient de passer son baccalauréat et cherche à s’orienter dans la biologie marine. Espérons qu’elle puisse trouver facilement un travail dans ce domaine ! Nous rejoignons ensuite le reste de l’équipe pour dîner et discutons autour d’une bonne soupe chaude des vies des uns et des autres. De temps en temps, nous devons ouvrir la tente, le poêle laissant échapper un peu trop de fumée qui nous asphyxie… Il y a même du vin rouge qui finit de me réchauffer complètement. Chacun met ensuite la main à la pâte pour ranger et faire la vaisselle, puis chacun part se coucher.

Je m’emmitoufle dans mon sac de couchage, sans enlever mon caleçon en laine et mon pull ; il fait un froid de canard ici ! Espérons que je dorme bien…

Eve-Laure

Site réalisé avec SPIP
Design et Contenu © 2004-2007 : Eve-Laure et Michaël