Accueil > Escapades > Sumatra - Singapour > Départ difficile du lac Toba…
Départ difficile du lac Toba…

Le 13 mai 2007,

Il est temps de quitter notre petite station balnéaire du lac Toba où nous avons bien pris le temps de nous reposer pour repartir de plus belle. Notre prochaine destination n’est pas des plus simples à atteindre : nous souhaitons accoster sur l’île de Siberut dans les archipels des Mentawaïs après-demain ! Nous devons tout d’abord regagner le continent à Parapat, puis prendre un bus de nuit afin de parcourir les 400 kms qui nous séparent de Padang et enfin trouver un bateau (sachant qu’ils ne partent que deux fois par semaine) qui nous emmène de nui également jusqu’à Siberut. Beau challenge n’est ce pas ?

Afin de compliquer un peu les choses, nous décidons de ne rien réserver à l’avance, contrairement à ce que nous conseillent toutes les agences de voyage que nous rencontrons à Tuk-Tuk. Nous n’avons jamais rencontré aucun problème jusqu’alors, il n’y a pas de raison que ça change ! Et puis, nous préférons limiter les intermédiaires de toute façon et souhaitons négocier directement au guichet de la gare routière.

Nous quittons donc notre belle île de Samosir au milieu du lac Toba et prenons, vers 15h, un bateau qui nous ramène sur le continent, à Parapat. Nous nous rendons directement au terminal de bus afin de prendre des billets pour le prochain bus en partance pour Padang. Une fois sur place, nous avons la désagréable surprise d’apprendre que le bus de 16h est complet et qu’il peut seulement essayer de nous avoir deux places pour celui de 21h qui s’arrête à Bukitinggi, à 2 heures de route de Padang. Bien, puisque nous n’avons pas le choix… Il ne nous reste plus qu’à tuer le temps jusqu’à 21h ce soir !

Nous passons retirer de l’argent (les distributeurs ne sont pas courants sur les îles Mentawaïs, il n’y a même pas l’électricité), acheter du papier, des crayons et des hameçons de pêche qui seront autant de cadeaux pour les tribus chez lesquelles nous logerons sur les îles, puis nous passons dans une agence de voyage afin de se renseigner sur les jours et les horaires de partance des bateaux vers les îles en question. On nous apprend que nous sommes à la limite de la saison venteuse et que les bateaux ne partent pas si le temps ne le permet pas ! Nouvelle déception difficile à digérer pour moi… Un des buts de notre voyage à Sumatra est de rencontrer les hommes fleurs, une tribu primitive, se trouvant sur l’île de Siberut. Du coup, le moral n’est vraiment pas au beau fixe… Michaël prend les choses en main et m’emmène, bon gré mal gré, au centre-ville de Parapat afin de trouver des cabines téléphoniques. A l’aide de notre guide Lonely Planet, nous avons le numéro de téléphone d’une agence se trouvant à Padang. Il l’appelle et se fait confirmer en 5 minutes qu’un bateau part bien demain soir à 20h pour Siberut et que la météo est tout à fait clémente. Ouf… Un poids en moins d’enlevé ! Il est formidable cet homme-là ! C’est mon mec à moi…

Il nous reste encore deux bonnes heures à tuer avant le départ du bus, nous allons essayer d’en profiter pour nous faire masser une petite heure… Un institut de massages traditionnels se dresse devant nous, nous montons l’escalier sentant déjà presque des doigts experts nous parcourir le dos en une étreinte relaxante… Une femme, outrageusement maquillée et habillée de façon sexy, nous accueille en minaudant. Pour Michaël et moi, ça ne fait pas de doute, nous sommes tombés dans une maison close ! L’une d’entre elles me regarde langoureusement tout en me disant qu’elle me trouve jolie… Nous les remercions en faisons demi-tour quasiment en courant ! Mais où avons-nous mis les pieds ? Nous nous remettons de nos émotions à la terrasse d’un café, face au lac, en admirant le ciel rougeoyer lentement.

Après avoir dîné dans un bon restaurant chinois, nous nous rendons à la gare routière afin d’attendre notre bus. Nous poireautons dans une pièce aux murs sales et aux affiches jaunies par le temps, sur des sièges en rotin défoncés, admirant d’un œil morne deux amateurs d’échec qui jouent à ce jeu de stratégie comme ils joueraient aux petits chevaux… Un endroit un peu glauque, surtout à cette heure ! Je me serais bien endormie si les lanières manquantes de mon siège ne me ramenaient pas de temps en temps à la réalité en s’affaissant brutalement sous moi ou en me rentrant dans les côtes !

Le bus finit par arriver avec une bonne demi-heure de retard. On nous avait promis un bus de luxe avec air conditionné et sièges inclinables, je m’étais donc imaginé bêtement un beau véhicule avec de l’allure et pas ce vieux tas de poubelle que j’ai devant les yeux… Nos sacs sont balancés dans la soute et nous prenons place dans des sièges pour nains dans cette chambre froide. L’air conditionné est effectivement présente sans possibilité de la régler et souffle à fond sur nous ! Nous bouchons rapidement les trous d’aération avec un sac en plastique et arrêtons par la même occasion de claquer des dents. J’essaie d’incliner un peu mon siège, mais les gens derrière ne le voient pas d’un bon œil et râlent sur leur manque de place. Bon, tout va bien… Nous avons juste 15 heures à passer dans cette boite de conserve ! Je sens que la nuit va être rude…

Eve-Laure

Site réalisé avec SPIP
Design et Contenu © 2004-2007 : Eve-Laure et Michaël